Exposition photographique sur l’identité des indiens Mapuche du Chili
Photographies réalisées lors d’une mission de coopération
Mes photographies souhaitent faire connaître la richesse d’une culture traditionnelle enracinée dans une réalité sociale et économique, ainsi que la lutte que ce peuple mène pour la défendre. Elles sont accompagnées de témoignages de Mapuche.
Les Mapuche (gens de la terre) sont les derniers indiens des territoires proches de la terre de feu. Répartis entre Chili et Argentine ils sont près de deux millions.
Réprimé et contraint à des conditions de vie difficiles, ce peuple, qui a résisté à toutes les invasions, conserve son culte de la terre et ses pratiques.
Mission pluridisciplinaire de coopération (formée à l’initiative d’indiens mapuches) étudiant l’environnement, l’agriculture, l’écotourisme, l’urbanisme, la culture, l’éducation et les droits de l’homme.
LIEUX D’EXPOSITIONS
Artothèque de Grenoble / 1998
Maison du livre de l’image et du son de Villeurbanne / 1998
2° Biennale “Photographie et ethnologie” – Conservatoire du patrimoine ethnologique de Haute Provence de Mane
Galerie des Quatre Mains de Manosque / 1999
Maison de l’International de Grenoble / 2013
COLLECTIONS
Paroles d’indiens Mapuche
Yo creo que nunca hemos estado en contra de las grandes potencias económicas ni en contra del desarrollo de la economía pero queremos saber para quién es este desarrollo de la economía. Nosotros no nos aprovechamos de nada. Más inversiones se hacen en nuestra provincia, más pobreza hay para los Mapuches. No nos oponemos ni al desarrollo ni a la tecnología, pero no podemos acceder a todo esto, porque no tenemos espacio y por esto estamos luchando. (J C R)
Nous n’avons jamais été contre les grandes puissances ni contre le développement mais il y a une question fondamentale : un développement de l’économie pour qui ? Nous n’allons bénéficier en rien de ce fameux développement, les investissements ce n’est pas pour les Mapuches au contraire, plus ils investissent, plus les Mapuches sont pauvres. Nous ne sommes opposés ni au développement ni à la technologie nous ne pouvons pas y accéder parce que nous n’avons pas d’espace et c’est pour cela que nous luttons.
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Antes nos decían que nosotros éramos incivilizados y bárbaros ahora nos acusan de violentistas y terroristas, entonces a nosotros nos duele. (J C R)
Avant on disait de nous qu’on n’était pas civilisés, qu’on était des sauvages maintenant on nous traite de terroristes de personnes violentes… et ça, ça nous fait mal.
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Yo cuando me fui y me encontré fuera de mi casa, cuando salí a estudiar, fue un golpe de racismo muy forte que recibí y empecé a pensar : “Soy Mapuche pero mi realidad es tan valiosa como la de otra persona. (J C R)
Quand je suis parti étudier c’est surtout là que j’ai reçu un coup : le racisme. C’est là que j’ai pris conscience que j’étais Mapuche et que ma réalité était aussi valable que celle des autres.
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Esta fiesta es muy importante, para unirnos, para desarrollarnos, para que la gente joven conozca sus costumbres, y su cultura, su identitad. Es muy importante todo esto, para dar las gracias a la naturaleza, para que este año nos vayan bien las cosechas, que haga buen tiempo y que siga prosperando nuestro pueblo como nación originaria. (I L)
La fête c’est important pour nous unir, pour nous développer, pour que les jeunes connaissent leurs coutumes, leur culture, leur identité. C’est important pour cela cette fête et puis nous allons faire une prière pour que les récoltes soient abondantes, pour que tout se passe bien, que le temps soit clément et que notre peuple prospère en tant que nation originaire.
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Es un canto que conversa con el mundo que nos rodea, con la naturaleza, con el sol, con el viento, con la luna, con las estrellas y le pide la reunificación del pueblo Mapuche y que se le devuelva la lengua materna, el Mapudugun, y que la luz del sol nos ilumine, con su energía, el camino más correcto que debemos seguir. (S P)
C’est un chant qui parle avec le monde qui nous entoure, avec la nature, avec le soleil, le vent, la lune, les étoiles… et je souhaite la réunification du peuple Mapuche et que l’on nous rende notre langue le Mapudugun… et que la lumière du soleil nous éclaire avec son énergie afin que nous sachions quel est le bon chemin que nous devons emprunter.
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A los niños tenemos que enseñarles el respeto a la naturaleza, que cuiden, que protejan los arboles nativos, que cuiden sus tierras, que no sean mal utilizados o vendidas. Me gustaría que no se hiciera esto porque nos quedamos con pocas tierras. Nos han quitado las tierras, por eso nosotros estamos tan pobres, no tenemos donde trabajar. Mire, en tierras tan pequeñas no se puede trabajar. (F A N)
Nous enseignons la nature aux enfants, il faut qu’ils prennent soin des arbres originaires, qu’ils les protègent, qu’ils prennent soin aussi de leurs terres. Il ne faut pas qu’elles soient mal utilisées ou vendues. Je ne voudrais pas que l’on fasse cela car peu à peu nous n’avons presque plus de terres, c’est pourquoi nous sommes si pauvres nous n’avons pas d’endroit où travailler. Vous savez, sur des petites terres on ne peut pas travailler.
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El conversar con la naturaleza se practica en la vida diaria con los ancianos : cuando van a buscar el agua, la leña, cuando se levantan, se lavan la cara, conversar con el mundo que los rodea, le conversan al agua, porque el agua es viva. (S P)
Les anciens parlent avec la nature dans leur vie quotidienne lorsqu’ils vont chercher l’eau, les bûches pour le feu, lorsqu’ils se lèvent et se rincent le visage, ils parlent, ils s’entretiennent avec le monde qui les entoure, ils parlent à l’eau, bien sûr, car l’eau est vivante…
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He bailado mucho, toda la noche ; he bailado para recordar que somos Mapuches. Es una fiesta nuestra. En esta tierra nacimos como un árbol y lo estamos recordando con esta fiesta. Por eso organizamos un Nguillatún. (F A N)
J’ai beaucoup dansé toute la nuit pour nous souvenir que nous sommes Mapuches, que c’est notre fête. Nous sommes nés sur cette terre comme les arbres et nous sommes en train de nous en souvenir, c’est pour cela que nous organisons un Nguillatum.
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Se ha perdido nuestra cultura, ahora, nosotros, los jóvenes, estamos rescatando lo que es nuestra cultura, nuestra identidad, para no morir, para no desaparecer. (I L)
La culture était en train de se perdre, et nous les jeunes, nous sommes en train de retrouver notre culture, notre identité, pour ne pas mourir, pour ne pas disparaître.
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Pedimos que no se nos quiten las tierras, ni la tierra, ni el derecho al mar, porque del mar también estamos viviendo. Si se nos quitara el derecho al mar, sería como quitarnos el derecho a la alimentación. (F A N)
Nous demandons qu’on ne nous enlève pas les terres ni la terre, ni le droit à la mer. Et si on nous enlevait le droit à la mer, ce serait comme nous enlever le droit à l’alimentation.
Mapuches_Chili©Anne-Marie Louvet