Création photographique et vidéo sur des ateliers d’artistes transformés en lofts de luxe
Résidence d’artiste et exposition pour le Mois de la photo à Montréal / 2001
À Montréal, un îlot de bâtiments industriels habités depuis trente ans par une centaine d’artistes est transformé en lofts de luxe.
Pour le Mois de la photo, j’ai réalisé une création photographique et vidéo sur l’identité et la mémoire de ces lieux et de ses locataires avant leur départ, tout en questionnant la place de l’artiste dans la ville, la destination de bâtiments industriels, les choix d’urbanisme et de politique culturelle et sociale.
J’ai mis en place une exposition in situ dans la Galerie CLARK et organisé des ouvertures d’ateliers d’artistes pendant la durée de l’exposition.
Depuis 2004, les artistes expulsés et les lofts de luxe en chantier, la Galerie CLARK et Vidéographe m’ont invitée à poursuivre mon travail pour réaliser un film documentaire de création.
LIEUX D’EXPOSITIONS
Galerie CLARK – Mois de la photo à Montréal / 2001
Maison de l’architecture de Grenoble / 2002
ÉDITION
« Le pouvoir de l’image »
Le Mois de la photo à Montréal / 2001
ISBN 2-9801608-8-1
« Lofts à la pelle » : teaser vidéo ici
PARTENARIAT RÉSIDENCE D’ARTISTE
A.F.A.A. – France au Québec, la saison
Le Mois de la photo à Montréal
Le Consulat de France à Montréal
Galerie CLARK
Vidéographe
Vision Montréal : condos et hôtels de luxe / Sonia Pelletier, critique d’art
Pendant une résidence de deux mois, en continuité avec sa démarche habituelle consistant à inscrire ses sujets comme « mémoire vivante », l’artiste photographe Anne-Marie Louvet s’est retrouvée au cœur d’un tumulte, déclenché par l’annonce de la démolition des immeubles formant le quadrilatère des rues Clark, Ontario et des boulevards Saint-Laurent et De Maisonneuve à Montréal. Nous savons qu’un projet immobilier controversé sous-jacent à cette décision, risque de ruiner toute une activité artistique qui règne dans ce secteur depuis plus de vingt ans et en partie redevable au dynamisme du centre d’art et de diffusion Clark. Le collectif de la galerie et de l’atelier faisant partie de ces locaux actuels en est maintenant à l’étape de sa relocalisation. Cela concerne aussi les 150 artistes dont l’atelier est situé dans les immeubles adjacents. À partir de ce triste fait local, de ses répercussions peu rassurantes sur la transformation du centre-ville, et de son impact sur la vie de la communauté culturelle montréalaise, Anne-Marie Louvet a recueilli des images faisant un « lien social » dans ce contexte désolant. Se gardant d’être documentaire tout en conservant néanmoins un caractère informatif, le travail de l’artiste offre à voir la résonance explicite d’une certaine fragilisation du milieu mais aussi d’un climat où la pression se fait sentir. Ce « pouvoir de l’image » est réuni ici, à la galerie, sous la forme de plusieurs séries photographiques regroupées selon une mise en exposition adaptée au contenu. À noter que l’artiste expose le plus souvent sur les lieux de ses prises de vue. Ainsi, par le biais de séries photographiques ponctuées de vidéo-témoignages, sont représentées tour à tour la mémoire des lieux, des occupants des immeubles en péril, la place des artistes dans la ville et des constats d’enjeux au niveau immobilier avec la construction de ces nouveaux « lofts ». L’exposition d’Anne-Marie Louvet touche non seulement un dossier chaud à Montréal actuellement, mais questionne aussi toute une identité culturelle en voie de transformation qui sera ou ne sera pas bienheureuse.